le réseau social Facebook a publié un long communiqué de presse suite aux révélations de la lanceuse d’alerte de
Frances Haugen, une data-scientist âgée de 37 ans qui, dans l’émission
60 Minutes de CBS, a mis à nu sa politique interne.
La directrice des communications politiques de Facebook, Lena Pietsch, n’a pas manqué de se justifier dans son avant-propos. Elle a affirmé que l’équipe de Facebook fait de son mieux afin de protéger et assurer la liberté d’expression de milliards d’utilisateurs tout en prenant en considération le besoin de garder la plateforme sûre et positive. Dans ce sens, elle a déclaré : « Nous continuons à faire des progrès significatifs pour lutter contre la diffusion de désinformations et de contenus dangereux. Suggérer que nous encourageons le mauvais contenu et que nous ne faisons rien est tout simplement faux.»
Facebook : entre responsabilité et innocence
Par la suite, Lena Pietsch s’attarde sur les investissements faits par l’entreprise dans le but d’assurer la bonne gestion des contenus de désinformation et lève le discrédit qui pesait sur Facebook en confirmant qu’il n’est pas l’unique responsable sur ce sujet. « Si une étude scientifique avait identifié l’exacte solution face à ce problème complexe, l’industrie de la tech, les gouvernements et la société l’auraient résolu depuis longtemps ».
Lena Pietsch tient à souligner également aussi que la raison d’être de l’entreprise ne consiste pas à diffuser du contenu haineux, blessant, qui serait en fin de compte « mauvais pour les annonceurs et donc mauvais pour le business ».
Pourtant, cet argument est réfuté par des enquêtes récentes qui mettent le doit sur les milliards que gagne l’industrie publicitaire en profitant de l’engagement lié à la désinformation.
Par la suite, le communiqué revient sur le changement d’algorithme de 2018 qui, en fonction de votre taux d’engagement, devait mettre en avant les interactions. Ce dernier a été largement mis en exergue par Frances Haugen considéré comme étant l’une des principales raisons de la montée en puissance des contenus dangereux sur la plateforme.
Les soulèvements du 6 Janvier accusés de responsables
Facebook rappelle aussi les accusations de Frances Haugen qui, dans son interview, a souligné que le réseau social avait baissé la garde trop tôt après les élections américaines de 2020, ce qui aurait conduit aux soulèvements du Capitole le 6 janvier 2021.
Selon Lena Pietsch, tout a été mis en exécution pour éviter ce genre d’événement, avec principalement 40 équipes réparties dans le pays et 35 000 personnes qui travaillent sur la sécurité des contenus. La directrice des communications politiques révèle que le système a été maintenu jusqu’en février alors qu’un nombre de groupes militarisés ont été chassés une fois pour toutes de la plateforme. Dans un dernier temps, le communiqué répète la mise en pause d’un Instagram pour enfants, face aux critiques faisant état des dangers sur la santé mentale des jeunes filles. Cependant, Facebook rappelle que les jeunes enfants ont tendance à user de ce réseau social très tôt et estime donc qu’il doit les accompagner autant que possible.
Du côté des journaux américains
Suite à l’interview de Frances Haugen donnée à CBS le dimanche 3 octobre 2021, les médias américains ne sont pas restés indifférents.
Slate a notamment titré «
Frances Haugen pourrait bien être la menace la plus importante de l’histoire de Facebook ». D’autres médias tel que
Business Insider, le
New York Times,
The Verge ou bien encore CNN mettent en valeur la faillite morale de l’entreprise. L’expression «
ttrahison envers la démocratie » apparait dans le titre de certains comme
Rolling Stones.
Quant à Frances Haugen qui a porté au moins 8 plaintes auprès des autorités fédérales, sera entendue au Sénat mardi 5 octobre.